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Le goûter du lion / Ogawa, Ito (1973-....). Auteur
Livre
Edité par Éditions Picquier - 2022
Ce qui fait de ce livre grave et pudique un roman solaire, c'est d'abord le lieu : l'île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, qu'il faut gagner en bateau ; et encore, l'image magnifique de l'union de la mer, du ciel et de la lumière : la mer scintillante, illuminée par un incroyable sourire, surplombée par la Maison du Lion, ce lieu de paix où Shizuko a choisi de venir pour vivre pleinement ses derniers jours en attendant la mort. Avec elle, nous ferons la connaissance des pensionnaires ? ses camarades, ses alliés et pour tout dire, sa nouvelle famille ? ainsi que de la chienne Rokka qui s'attache à elle pour son plus grand bonheur. En leur compagnie, il y aura aussi les goßters du dimanche où grandit peu à peu son amour de la vie quand on la savoure en même temps qu'un dessert d'enfance, une vie qui aurait le goßt de la fleur de tofu, d'une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines. Avec la délicatesse d'écriture que nous lui connaissons dans ses précédents romans, Ogawa Ito entraîne peu à peu Shizuko sur un chemin de poésie dont la mélodie possède la voix grave et conciliante d'un violoncelle ; un chemin apaisé comme pour dire la gratitude d'exister."
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Vivre et laisser mourir
Shizuku, 33 ans, en phase terminale de cancer, décide de venir sur l’île aux citrons située dans la mer intérieure du Japon. Elle va poser ses valises dans la Maison du Lion pour vivre pleinement ses derniers jours. Dans cette maison, qui accueille d’autres personnes malades, elle pourra apaiser les douleurs du corps et de l’âme. La Maison du lieu propose un rituel chaque dimanche appelé les goûters du dimanche : les résidents-es ont la possiblité de demander un dessert qui leur rappelle l’enfance ou un moment heureux de leur vie : la saveur de la fleur de tofu, d’une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines. . Grâce à ces moments de partage, Shizuku va réapprendre à savourer, à voir grandir son amour de la vie alors que la sienne s’éteint peu à peu. Ogawa Ito est une écrivaine japonaise connue pour de nombreux romans comme La papeterie Tsubaki qui ont remporté des prix. Sizuku m’a émue aux larmes car sa façon d’appréhender la mort si jeune est un véritable combat entre l’acceptation , le renoncement aux joies de la vie et la colère. Sa façon lumineuse d’envisager la fin de la vie en décidant de profiter de l’élan vital et de goûter aux petits bonheurs de chaque jour va lui permettre de cheminer dans l’apaisement. Son attachement à l’adorable petite chienne Rokka, son amitié amoureuse avec Tahichi et ses relations avec les autres pensionnaires de la maison du lion la font entrer dans la gratitude d’exister. Accepter la mort c’est aussi accepter son désir de vivre. Ce livre n’est pas un roman feel good et pourtant, Ogawa Ito propose aux lecteurs et lectrices un roman solaire, une bulle de paix et de sérénité grâce une écriture pudique et délicate. Belle réflexion de vie tout en empathie et douceur empreinte d’espoir, de bienveillance, de sincérité et de consolation…
Anne Co, bibliothécaire - Le 12 octobre 2022 à 09:38